Ecole inclusive et numérique : accompagner les élèves à haut potentiel
Haut Potentiel (HP), Haut Potentiel Intellectuel (HPI), surdoué, précoce, zèbre… De nombreuses dénominations existent pour désigner les individus dotés d’un QI supérieur à la moyenne. À l’école, le terme que l’on croise le plus souvent encore est celui d’élèves intellectuellement précoces (EIP).
Mais quelles sont les particularités des élèves à haut potentiel ? Comment les accompagner au mieux pour leur permettre de se réaliser ?
Et si le numérique constituait un des éléments de réponse pour que l’école puisse s’adapter à ces profils ?
L’élève à haut potentiel : curiosité et soif d’apprendre
Avant toute chose, il est important de rappeler qu’on ne parle pas d’une pathologie. Donc on ne parle pas non plus de diagnostic. Il s’agit plutôt d’identifier cette particularité. Ou plutôt, cet ensemble de particularités.
A l’école, le terme d’élève intellectuellement précoce (EIP) tend à s’effacer pour faire place à l’élève à haut potentiel (EHP). Selon les différents travaux et études, 2 à 5% des élèves seraient concernés par cette particularité. Certains peuvent suivre une scolarité sans encombre, et même brillante. D’autres se trouvent en grande difficulté scolaire.
Pour mieux identifier les leviers qui peuvent permettre aux EHP de trouver leur voie et se réaliser pleinement, il est nécessaire de s’intéresser à leurs modes de fonctionnement.
Il ne s’agit pas seulement de précocité ou de capacités intellectuelles plus élevées que la moyenne. C’est un mode de fonctionnement et un mode de pensée particuliers. Aussi, chaque individu à haut potentiel est unique et chacun peut développer des potentiels dans différents domaines.
Le haut potentiel est un passionné, il peut s’intéresser à énormément de sujets et sa curiosité n’est jamais rassasiée. Cette curiosité se manifeste, surtout chez l’enfant, par un questionnement intensif.
De ce fait, les EHP peuvent comprendre et assimiler un grand nombre de connaissances.
L’intensité est un terme qui revient souvent pour caractériser les individus à haut potentiel. En effet, chez les hauts potentiels, tout est plus intense : les sensations, les émotions, les perceptions, etc. D’ailleurs, l’hypersensibilité est une autre particularité du HP. Tous les hypersensibles ne sont pas hauts potentiels mais tous les hauts potentiels sont hypersensibles.
En d’autres termes, les hauts potentiels captent tout, tout le temps et leur cerveau ne s’arrête jamais de mouliner.
Cela peut paraître contradictoire car on emploie souvent le terme de précocité, mais les élèves à haut potentiel ne sont pas forcément dans une démarche de rapidité. Ils ont plutôt un besoin de tout comprendre, d’approfondir, d’aller plus loin et de faire des liens.
Ils ne cherchent pas non plus à prouver qu’ils sont plus rapides ou “au-dessus des autres”.
Le haut potentiel est simplement doté d’une curiosité plus forte. Il a besoin d’apprendre, de comprendre. Son cerveau demande toujours à aller plus loin.
Aussi, les élèves HP ne décodent pas toujours ce qui est implicite. Il est important pour eux que les choses soient explicitées dans un langage clair.
À commencer par les consignes. Si l’on attend de l’élève HP qu’il dessine un carré, il faut que la consigne l’exprime clairement, c’est à dire “dessiner un carré” et non pas “faire un carré”. Sinon l’élève pourrait comprendre qu’il doit découper un carré dans sa feuille de papier par exemple.
D’ailleurs, les malentendus induits par des consignes ou explications trop implicites donnent souvent lieu à un comportement pouvant être perçu comme de l’impertinence.
Une autre caractéristique importante du haut potentiel est la pensée en arborescence (ou divergente, selon les neurosciences). La pensée en arborescence est une forme de pensée foisonnante. Chaque idée se divise en sous-idées, par association d’idées ou analogies.
Cette pensée en arborescence engendre souvent des difficultés à se concentrer. Ces difficultés de concentration peuvent également être liées à l’hypersensibilité sensorielle, ou être accentuées par celle-ci.
Souvent, les élèves HP s’ennuient. Ils peuvent se sentir frustrés, voire en colère face à l’injustice que cela représente pour eux. Pourquoi n’ont-ils pas le droit de rassasier leur curiosité ?
Pour diminuer ce niveau de frustration, certains élèves se lancent des défis, s’auto-challengent. Ils peuvent chercher à se rajouter eux-mêmes des difficultés par exemple.
Aussi, si l’on a tendance à penser que les hauts potentiels sont meilleurs dans tous les domaines, leur potentiel peut en réalité être très disparate.
Enfin, il est aussi bon de savoir que les hauts potentiels ne souffrent pas nécessairement directement de ces particularités de fonctionnement. C’est au contact des autres qu’ils peuvent ressentir ce sentiment de décalage.
Les hauts potentiels souffrent aussi souvent d’un défaut de confiance en soi et d’estime de soi.
Les élèves à haut potentiel, des élèves à besoins éducatifs particuliers
Les élèves à haut potentiel (EHP) font partie des élèves à besoins éducatifs particuliers.
Un élève excellent n’est pas nécessairement précoce et un élève à haut potentiel n’est pas toujours un élève excellent. Si la plupart des EHP ne rencontrent pas de difficulté particulière dans leur parcours pédagogique, certains EHP peuvent présenter des difficultés psychologiques ou scolaires.
Bien que l’identification se fasse par des professionnels de la psychologie, tous les acteurs engagés dans l’éducation peuvent contribuer au repérage et à l’accompagnement de l’élève à haut potentiel.
Si chaque élève a sa singularité propre, les dernières études s’accordent sur certaines méthodes pouvant faciliter le développement des EHP.
Les aménagements et adaptations mises en place à l’école visent notamment à :
- prévenir les difficultés psychologiques et scolaires,
- éviter le désintérêt pour l’école, l’échec et le décrochage scolaire,
- éviter l’autocensure pour être « comme tout le monde »,
- permettre de développer au mieux tout leur potentiel.
Une des clés pour accompagner au mieux les élèves à haut potentiel est bien entendu de les connaître et de les comprendre. Cette connaissance doit permettre aux enseignants d’élaborer un projet pédagogique adapté. En effet, c’est en s’appuyant sur les compétences de l’élève que l’enseignant le valorise et peut contribuer au développement de ses potentiels.
Mais au-delà de ça, il est essentiel que les enseignants puissent s’appuyer sur des outils pour faciliter la mise en place de parcours d’apprentissage personnalisés.
Tactimalin, une solution numérique éducative pour faciliter l’accompagnement des EHP
A différents niveaux, la plateforme Tactimalin peut contribuer à faciliter l’accompagnement des élèves à haut potentiel. En effet, cet outil numérique, accessible et intuitif, permet de mettre en place la différenciation pédagogique et l’individualisation des parcours. Deux éléments clés pour s’adapter aux élèves à besoins éducatifs particuliers.
Plus concrètement, voici comment Tactimalin peut aider les enseignants à accompagner les élèves à haut potentiel :
Les élèves à haut potentiel sont capables de s’investir intensément sur un sujet pour lequel ils éprouvent un fort intérêt. Cela peut entraîner un manque de maturité surprenant dans un autre domaine. De ce fait, il est important de les observer et de les suivre de façon croisée, en interdisciplinarité, pour ne pas les méjuger. Tactimalin permet de mettre en place ce suivi croisé.
Aussi, Tactimalin peut leur permettre de mettre de l’ordre dans leurs idées souvent foisonnantes sans renoncer à leur originalité et à l’approfondissement des savoirs. Ainsi elle contribue à les motiver et les aide à faire de leur raisonnement en arborescence une véritable force.
La plateforme permet aussi de concrétiser les savoirs, ce qui réduit les tensions avec les enseignants dans le cas où les enseignants n’ont pas le temps de traiter un sujet de manière exhaustive ou d’offrir dans l’immédiat des prolongements sur ce thème.
De même, pour éviter l’ennui et rassasier sa curiosité, l’élève peut se voir proposer des parcours complétementaires, en parallèle de celui qu’il étudie avec son professeur et ses camarades (sans prendre de l’avance sur le programme, car c’est ce qui peut renforcer encore l’ennui lors des cours ultérieurs).
Enfin, grâce à la vision en temps réel de la classe, l’enseignant peut facilement détecter les élèves les plus rapides.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les ressources pour la personnalisation des parcours des élèves à haut potentiel proposées par Eduscol.